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La vente directe est “un secteur qui doit créer de l’emploi pour se développer”

Plus de 19 500 emplois nets ont été créés en 2017 dans ce secteur, qui attire des sociétés à forte notoriété comme Sony dont l’arrivée sur le marché a été annoncée. C’est l’un des enseignements de la 5e édition du Baromètre de la vente directe qui vient d’être publié.

 

Près de 4,5 milliards d’euros. C’est le chiffre d’affaires réalisé par le secteur de la vente directe en 2017. Il a atteint 34,4 milliards d’euros à l’échelle européenne et 189,6 milliards au niveau mondial (1). De bons résultats dont Jacques Cosnefroy, délégué général de la Fédération de le Vente directe (FVD), s’est félicité à l’occasion de la présentation du Baromètre 2018 (2) : “Quel est le secteur qui en 2017, en France, a connu une croissance de 3,5 % ? La vente directe se développe, aussi bien en France, qu’en Europe et dans le monde. À noter que la Chine deviendra en 2018 ou 2019, le premier pays devant les États-Unis.”

 

La gastronomie et l’habitat toujours leaders

Dans l’Hexagone, le marché reste dominé par les entreprises de l’univers de la gastronomie, qui malgré une stagnation réalisent toujours 30 % du chiffre d’affaires (une part en légère baisse comparée à l’année dernière [32 %]). Elles sont suivies par l’habitat (24 % comme en 2017), le textile et la mode (12 % contre 11 %), le bien-être et la diététique (12 % contre 10 %), la cosmétique (8 %, avec une part stable), l’entretien ménager (7 % contre 6 %), la décoration et les loisirs créatifs (4 %), les télécommunications (2 %) et enfin l’édition-presse (1 % contre 2 % en 2017).

Du côté des équipes, en France, un peu plus de 19 500 emplois nets ont été créés en 2017, pour atteindre un total d’environ 691 500 collaborateurs. Cela inclut les salariés et les indépendants. Parmi eux, 63 000 emplois concernent les sites des entreprises, que ce soit pour la recherche, la conception et le développement, la production ou encore les fonctions support. Et ce sans compter les milliers d’emplois indirects dans la sous-traitance.

Jacques Cosnefroy souligne que contrairement à d’autres univers pour qui la performance tient à la réduction des coûts, notamment en matière de masse salariale, la vente directe est “un secteur qui doit créer de l’emploi pour se développer”.

 

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Une activité principale pour 40 % des VDI

Sur le plan de la force commerciale, 40 % des vendeurs à domicile indépendants (VDI) pratiquent la vente directe comme activité principale, mais 31 % sont en multi-activité. Il s’agit de personnes ayant par exemple un emploi salarié de 25 heures par semaine (un temps partiel souvent contraint) qu’elles compensent avec l’activité de vente directe (pour une rémunération mensuelle comprise entre 500 et 1 000 euros). Enfin, 29 % des effectifs de VDI la pratiquent pour compléter leurs revenus, pour certains, tout simplement par plaisir, pour environ 100 à 500 euros par mois. À noter que 72 % des indépendants ont une ancienneté supérieure à 1 an.

Dans les autres fonctions de l’entreprise, 91 % des salariés sont en CDI et 87 % sont à temps complet. La population des cadres représente 19 % des effectifs salariés. Pour la Fédération, le dynamisme s’observe aussi au travers de la pyramide des âges des entreprises : 66 % des salariés dans les fonctions transverses (hors force de vente) sont âgés de moins de 45 ans et 34 % de moins de 35 ans (contre 30 % pour l’ensemble de la population active).

 

Bonduelle, Seb and Co

Le secteur compte bien poursuivre dans cette voie. Parmi les stratégies déployées, notons que près d’un tiers des entreprises de vente directe adopte une stratégie multi-canal (34,2 %). Il s’agit avant tout de e-commerce (92,9 %), puis de vente en magasin (28,6 %) et de vente par correspondance (28,6 %). Par ailleurs, 45 % des entreprises pratiquent de façon couplée la vente en réunion et la vente en face-à-face tandis que 34,2 % ne font que de la vente en réunion et 21,1 % que du face-à-face.

Enfin, pour la FVD, la publication de ces résultats était aussi l’occasion de se réjouir de l’arrivée en vente directe de sociétés “à forte notoriété” dans le cadre d’une stratégie de diversification (Bonduelle, Seb, Scottage, etc.), qui désormais gardent le même nom commercial pour se lancer sur ce marché. Parmi les facteurs qui selon la Fédération expliquent cet intérêt : des perspectives de rentabilité importante (en moyenne 17 %), une relation de proximité avec le consommateur, sa fidélisation (80 % rachètent la marque) et enfin, son rôle de prescripteur. Autant d’arguments qui semblent les avoir convaincues. À l’image de Sony dont l’arrivée sur le marché a été annoncée.

 

(1) Données : WFDSA, Seldia

(2) Résultats basés sur les données de l’Agefos PME recueillies auprès des entreprises adhérentes de la FVD

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